CAPSULE RADIEUSE – KINKYRAMIK | JEAN-MARIE APPRIOU
Du 15 au 30 SEPTEMBRE 2012
Première exposition personnelle de Jean-Marie Appriou, artiste émergent de la scène artistique française. Présentation d’une trentaine de sculptures de l’artiste, composées de divers matériaux : céramiques, fer, pierre, fourrures etc. Edition d’un multiple : bol en grès émaillé à la cendre d’ortie de Piacé, rose des sables, plâtre. 10 exemplaires.
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« Pratiquant avec assiduité la collision des matières, des textures et des signes, Jean-Marie Appriou dessine un paysage rabelaisien où les objets sont placés sous le parrainage bienveillant de l’oxymore. Eminence grise de son travail, cette dernière nous plonge dans le trouble et la surprise, face à des visions hallucinatoires proches du vocabulaire de l’absurde, faisant surgir tour à tour un moine saucisson, un Saint Sébastien cactus, ou une sirène en séance d’UV. À la croisée du conte licencieux et de la caricature, Jean-Marie Appriou est le prêtre de mariages blancs organisés entre les formes, dans une paroisse où le prêche s’adresse aux intrigues de l’imaginaire.
Les analogies exécutées par l’artiste sont le résultat des errances et des flâneries de l’esprit, associées aux trouvailles et décisions de la matière. Les rencontres entre ces éléments, ces fragments environnementaux, répondent souvent pour Jean-Marie Appriou à une recette féconde d’analogie, de comparaison, de rapprochements impromptus. Il semblerait que comme pour Platon, derrière les formes visibles et particulières de la matière se cachent des formes fantomatiques leur servant de modèles invisibles. L’artiste s’en fait désormais le témoin et l’ambassadeur, révélant les fratries et les appartenances, les familiarités et les alliances, au gré de visions nourries par l’asymétrie de la ressemblance. De ces amalgames inattendus naissent des objets hautement radioactifs, dont les émanations viennent pervertir les mythes et revisiter le pittoresque, cuits à 1300 degrés.
En jaillit un panthéon d’œuvres, incarnations totémiques d’un folklore contemporain travesti et parodié. Chaque objet constitue dès lors un sondage de la somme de nos représentations, un forage de nos perversions, une carotte extraite de nos consciences. S’amusant de la possible corruption de la matière et de la probable altération des signes, Jean-Marie Appriou se délecte de la débauche de l’optique et nous entraine dans l’anomalie poétique ».
Rebecca Lamarche-Vadel